« Plus tard, nous sommes arrivés au bord de la mer, où nous avons pu voir le sommet de gratte-ciels immergés saillir des eaux. Au moment du reflux, des flots d’écume blanche se sont mis à rouler en cascade le long de leurs innombrables fenêtres… »
Parutions anciennes
Parutions anciennes
Pour vous, on décrypte tout : des grands romans classiques à (re)découvrir, des chefs-d’oeuvre français ou étrangers, mais aussi des ouvrages plus confidentiels, voire oubliés.
« En général, le mur qui ceint le monde physique est impénétrable. Mais, l’histoire recèle maintes descriptions de portails entre notre monde et des mondes voisins. Le plus souvent, ces récits parlent de zones fragiles où le tissu spatio-temporel se déchire légèrement. Même s’il n’est pas aisé de les franchir, ces régions offrent u accès direct au royaume de l’esprit. De tels portails sont rares, et indécelables pour la plupart des humains. Toutefois, on pense que certains êtres particulièrement purs et innocents ont la faculté de percevoir ces passages sacrés. »
« Que ce soient des frères sur la rivière du Bois Brûlé ou des généraux sur une île du Pacifique, les garçons cherchent toujours un endroit où s’affronter. »
« Les paroles acquièrent de la force quand elles viennent du fond de l’âme, dit Rinto. Elles doivent couler comme l’eau d’un ruisseau, libres comme l’air qu’on respire. »
« - Tout le monde pense que tu es devenu sot, Tosarot mon maître. Qu’en est-il vraiment ?
- C’est en partie vrai. J’ai vieilli, je suis fatigué et ma belle Rambhai me trompe avec un amant à quatre pattes… Mais tu m’as enseigné toi-même que si un homme se fait passer pour plus sot qu’il n’est, il continue à être astucieux. »
« On se lasse très vite des objets… Ça fait deux mois que je la conduis et au final, c’est juste une voiture… une jolie voiture, mais c’est juste une voiture. Crois-moi… Vis cette aventure à fond, va jusqu’au bout ! L’argent, c’est secondaire. Ça… ça te passe au travers. »
« Je suis ton mari. »
Tsû s’inclina, les mains posées sur le sol.
« Oui, je suis votre femme. »
Elle restait inclinée avec affectation. Il se pencha vers elle et dit :
« Promets-moi de m’obéir. »
La tête toujours baissée, elle répondit :
« C’est vous qui devrez me faire obéir. »
L’officier fronça les sourcils.
« Bon. Mais au moins, dans la mesure où tu m’as pris pour mari, tu respecteras bien la fidélité conjugale ? »
La jeune femme releva la tête :
« Je me ferai une joie de la trahir. »
Le visage enflammé par la colère, l’officier s’écria :
« Que dis-tu ? »
Et il lui fit répéter ce qu’elle avait dit. »
Avec audace et sans se laisser déconcerter, Tsû répéta :
« Vous avez bien entendu. Je… je ne ressens nullement l’obligation de vous être fidèle, et si l’occasion se présente, je vous tromperai ! »
« Le rez-de-chaussée de la banque était pavé de dalles d’armoise noire scellées dans du béton. Si vous aviez des talons en cuir, voire munis de fers pour en empêcher l’usure inégale, l’écho de vos pas annonçait votre présence. Mais dans l’antichambre de Connor, tout était recouvert de tapis. Si bruyant que vous ayez été jusque-là, vous pouviez maintenant vous prendre pour un chat marchant sur du velours. »
« Durant les dix-sept années de ta vie, j’ai eu en vue cette heure de ton mariage. En faisant ton éducation, j’ai songé à deux personnes : la mère de ton mari et ton mari lui-même. C’est pour sa mère que je t’ai appris à préparer et présenter le thé à une personne âgée, à te tenir devant elle comme il sied, et à écouter en silence ses paroles, soit de louange soit de blâme. En tout cas, je t’ai dressée à te soumettre, de même qu’une fleur subit le soleil et la pluie.
C’est pour ton mari que je t’ai initiée à la manière d’orner ta personne, de t’adresser à lui, sans mot dire, par l’éloquence des yeux et de l’expression, et à… mais ces choses tu les comprendras quand l’heure viendra et que tu seras seule avec lui. »
« Il faut être l’enclume ou le marteau ». C’est dans les rapports entre l’homme et la femme que ce mot de Goethe prend tout son sens. Dame Vénus, dans ton rêve, te l’a dit aussi au passage. Le pouvoir de la femme repose sur la passion de l’homme, et elle sait en tirer parti s’il ne se tient pas sur ses gardes. Etre un esclave ou un tyran : l’homme n’a pas d’autre choix. S’il abandonne, il sentira sur sa tête le poids du joug et il tâtera du fouet. »
Alice Guy est considérée comme la première réalisatrice de l'histoire du cinéma, et s'est acharnée à rétablir son nom un peu oublié voire effacé. Elle était également scénariste, productrice et directrice de studios. Elle se raconte dans La Fée-cinéma, autobiographie d'une pionnière. Un écrit qui a mis du temps à être publié une première fois en 1976 et qui a été réédité par Gallimard avec les commentaires de Claire Clouzot (déjà présents dans l'édition de 76 et légèrement complétés ici) ainsi que plusieurs préfaces qui éclairent le trajet de cette réalisatrice impressionnante et facétieuse qui voulait simplement "faire du cinéma".
« - La centrale va être inondée, c’est ça ? Vous n’avez qu’à la mettre à l’arrêt !
- Ce n’est pas si simple, monsieur. On n’arrête pas quatre réacteurs nucléaires comme on débranche un frigo. »