Parce que ce sont souvent les mots que l'on utilise le plus et qui nous paraissent les plus évidents qui, lorsque nous cherchons à les appréhender, nous échappent. Alors le "remake", re-make, a-t-il finalement un sens ?
Les Remakes au cinéma
Les Remakes au cinéma
Du Evil Dead de Fede Alvarez au Funny Games américain du même Michael Haneke jusqu’au Total Recall de Len Wiseman, le remake au cinéma est composé de multiples visages. Selon les velléités, artistiques ou surtout financières, le remake est une manière de se réapproprier ou de surfer sur la vague de nombreux grands films. L’équipe du Magduciné a décidé de décortiquer la raison même d’exister des remakes au cinéma.
Dans les profondeurs de l'esprit humain, c'est ainsi que l'on pourrait résumer la grande différence entre Acusada et La Fille au bracelet. Les deux films parlent cependant du même fait divers, pourtant inventé de toutes pièces, idéal pour notre cycle sur les remakes, la version française étant le remake de l'espagnole. Un labyrinthe de questions sur la culpabilité supposée d'une jeune fille dont on fait surtout le procès des mœurs avant celui de sa véritable innocence ou non.
Premier long métrage du cinéaste uruguayen Fede Alvarez (futur réalisateur de Don't Breathe), ce remake d'Evil Dead, dont la production fut supervisée par Sam Raimi et Bruce Campbell, permet de s'interroger sur les projets d'adaptation de classiques aux codes narratifs contemporains.
Vendredi 13 et ses onze suites, The Ring et ses trois remakes, Evil Dead et ses multiples combinaisons... Les films d'horreur se déclinent en mille versions, réinventant sans cesse leurs monstres et démons. Derrière l'opportunisme commercial, ces remakes font transparaître l'évolution de nos craintes et nos meurs. A chaque époque, ses figures terrifiantes et angoisses contemporaines. Mais nos peurs ne sont-elles pas restées les mêmes ?
Funny Games U.S. est un drôle d’énergumène. Un remake aux particularités bien distinctes, et qui derrière sa violence insoutenable, cache des velléités paradoxales.
Avec un projet de 30 millions de dollars, assez court pour un film de SF des années 90, La Jetée a refait le tour du Monde avec sa grande sœur, L'Armée des 12 singes, contaminant des regards par milliers sur le sens premier des images et de ce qu'on en fait, les dérives de la science sans contrôle, le dérèglement d'un Monde très connecté et devenu artificiel. Moi ça me rappelle un truc. Enfin, vaguement...
Adapté pour la première fois en 1968, le roman du français Pierre Boulle, La Planète des Singes, connaîtra dès lors tout un tas d’exploitations diverses : des suites, des téléfilms, des séries, des remakes, et dernièrement une trilogie de blockbusters à la pointe de la technologie. Mais comment réadapter ce qui fut déjà mis tant de fois en images, en continuant d’intéresser les nouvelles générations ?
Dans la Mouche noire de 1958 et La mouche de 1987, on retrouve des figures féminines à la fois érotiques et monstrueuse. D'un film à son remake, l'adaptation de l'horreur garde le personnage féminin au cœur des plus grandes peurs.
"La vue finit par contaminer les autres sens, par s'y substituer : on peut voir le rire. La surdité de Quasimodo intensifie l'acuité de ses perceptions visuelles : il entend la chanson d'Esmeralda "dans ses yeux"" (IV,262) (Victor Hugo et le roman visionnaire, Victor Brombert, 1985)