Quand le cinéma s’empare du sujet de l’école, c’est aussi et avant tout pour parler de la société. En effet, qui peut prétendre aujourd’hui que les deux ne sont pas intimement liées ? Dans son dernier film, La vie scolaire, Grand Corps Malade parle autant d’un collège REP que d’une cité qui va mal parce que ses habitants s’y sentent abandonnés. Aujourd’hui qu’on prétend donner à l’école un rôle majeur, qu’elle semble devoir tout pouvoir, tout construire, intéressons-nous au cinéma qui dit aussi parfois l’échec de l’école comme de la société. Pour cela, deux œuvres seront mises en parallèles : L’Heure de la sortie (Sébastien Marnier, 2018) et Fracture (Alain Tasma, 2010).
L’école au cinéma
Le plus ancien
L’école au cinéma
Symbole d’apprentissage, de connaissance et d’éveil de la curiosité, l’école est un lieu qui a souvent permis au cinéma d’enfanter de grands personnages, notamment dans un genre bien particulier qu’est le teenage movie. Mais pas que. Centre névralgique de la société, l’école est un pont entre le passé et le futur puis la société et la famille. La rédaction du Magduciné a décidé d’analyser la représentation de l’école au cinéma.
L’école est un carrefour entre les mondes. Celui du passé et du futur, celui de la famille et du monde extérieur, celui de la découverte des autres et l’apprentissage de soi. Il est parfois difficile de définir précisément le rôle primordial de l’école, au-delà de son aspect institutionnel et éducatif, car cette antichambre de la société, appelons l’école comme cela, peut devenir aussi salvatrice que destructrice.
Nous sommes en 1959, où Todd Anderson commence son année à l’Académie pour garçons Welton. Bien qu’extrêmement timide, Todd arrive à se faire des amis et avec ceux-ci, il découvre avec fascination leur professeur de littérature monsieur John Keating, un ancien de l’académie qui n’a rien du tout des autres hommes de Welton. Excentrique, ouvert et passionné, Keating va leur apprendre à aimer les lettres comme jamais et à comprendre leurs émotions d'adolescents.
Dans son premier long métrage, Le Premier Maître, Andreï Kontchalovski filme la confrontation entre un instituteur bolchévique parfaitement convaincu de son engagement idéologique, et des villageois kirghizes qui ne voient pas l'intérêt d'abandonner leurs traditions pour adopter ce communisme soviétique qu'ils perçoivent comme une nouvelle religion. Cela permet d'instaurer une réflexion sur le rôle politique de l'éducation, ou comment installer une révolution dans les mentalités.
Alors que le monde subissait un confinement quasi-généralisé, l'année 2020 a également vu émerger outre Atlantique une nouvelle tendance esthétique où de jeunes gens revendiquent leur goût pour les vêtements rétro, les pensionnats et les campus néo-gothique. Leurs références vont de la littérature classique au cinéma mainstream, mais marquent une opposition avec l'image "cool" prônée par les géants de la tech. En conclusion de notre dossier sur "l'école au cinéma", nous avons essayé de faire un peu le tri dans tout cela afin de comprendre ce que représente véritablement le Dark Academia.