Avec Eden, Mia Hansen-Love signait un petit pas de côté dans sa filmographie. Elle y filmait une sorte de grande fête sans lendemain où tout se mêlait, surtout la vie sentimentale et artistique de son personnage principal. Et la réalisatrice posait une question pertinente : comment filmer les soirées en boîte au cinéma ? Rien de mieux pour notre cycle sur la fête au cinéma.
Dans certains long-métrages, la fête peut être le lieu du crime, mais ce qui est intéressant dans Scream est que la fête n’est plus un événement du schéma narratif mais qu’elle devient le cadre spacio-temporel de celui-ci. En somme, la fête n’est pas un événement déclencheur, ni le climax ou le dénouement, mais tout cela en même temps : Sidney Prescott va à la fête, donc elle déclenche la rage meurtrière du Masque, elle vit des péripéties qui ont avoir de près ou de loin avec le meurtrier, et quasiment tous les événements majeurs de l’histoire se déroulent à cette dite fête.
La fête au cinéma amène souvent son lot d’excès, d’euphorie et de retours brutaux à la réalité. Sauf chez Tati. Avec le cinéaste français, la fête, comme toute autre chose de la vie, est filmée avec douceur et bienveillance, presque sans heurts. Jour de fête, son premier long-métrage sorti en 1949, est un bel hommage à la France rurale de l’après-guerre, entre célébrations locales et regards tournés vers un monde nouveau qui se profile, « moderne » et venu d’outre-atlantique.
Pour fêter dignement le retour du cinéma, LeMagDuCiné revient en juin sur les grands moments de festivités au septième art. Si la fête représente souvent un moment de cérémonie et de joie, elle cache parfois des messages et des émotions plus complexes. Une situation qu’évoque particulièrement The Great Gastby de Baz Lurhmann, dont les scènes de fête constituent des séquences au faste et aux couleurs mémorables.
Spring Breakers de Harmony Korine est un film clivant qui s’appuie sur des bases trop peu consensuelles pour plaire à tout le monde. En faisant l’apologie du Spring break, une fête plutôt excessive et assez vide de sens, il réussit pourtant à dépeindre une jeunesse américaine en perte de vraies valeurs tout en donnant à voir une certaine forme de joie pure, d’amusement absolu qui n’est pas désagréable à suivre.
Dans Eyes Wide Shut, la fête est un venin difficile à extraire. Une idée qui vampirise l’esprit quitte à faire basculer hors de la réalité. Un monde où l’onirisme et la frayeur ne font qu’un.
Que se passe-t-il lorsqu’un comédien indien, incorrigible gaffeur, est invité par erreur à un dîner huppé organisé par un ponte des studios hollywoodiens ? Une avalanche de catastrophes, pardi !
La Party demeure encore aujourd’hui un témoignage révélateur sur ce que l’on peut obtenir d’un artiste indomptable lorsqu’on lui offre un terrain de jeu favorable et le moins possible de règles…