Présenté en Séance de Minuit au Festival de Cannes, dans une ambiance de feu, "The Surfer" offre un spectacle amusant, divertissant et un peu psychédélique. Quand Nicolas Cage croise la route d'une bande de surfers désobligeants et agressifs, c'est un lent et douloureux chemin de croix qui s'annonce. Surfer, c'est souffrir. Et souffrir, c'est surfer.
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Chroniques Festivals : Nos rédacteurs parcourent les festivals pour vous en raconter les temps forts, à travers des chroniques, des interviews et des analyses. Tintin au Festival de Cannes, en somme..
Connu pour avoir scénarisé plusieurs scénarios de Scorsese ("Taxi Driver", "Raging Bull", "La Dernière Tentation du Christ"), Paul Schrader retrouve enfin le chemin de la Croisette. À peine sorti de sa trilogie de la rédemption ("First Reformed", "The Card Counter"", Master Gardener"), le cinéaste se penche à présent sur la mélancolie d’un vieil homme sur son lit de mort dans "Oh, Canada". Ses confidences sont ainsi étalées dans une ultime interview, celle qui défait les vérités et les mensonges racontés.
Plus de trente ans après "Danse avec les loups", Kevin Costner a monté les marches cannoises pour introduire le premier chapitre de son "Horizon : une saga américaine", un western ambitieux sur la conquête de l’Ouest américain. Si le film nous offre des paysages magnifiques, il se perd dans l’exposition fastidieuse, très lente et étirée, d’un panel d’intrigues entremêlées. Espérons que le second volet corrige le tir de cette course au colonialisme lancée au ralenti. Et pas franchement palpitante.
L'ascension de Donald Trump n'est plus une fiction jusqu'à aujourd'hui. Ali Abbasi s'est emparé de l'une des figures américaines les plus controversées. Avant même que l'on s'attarde sur la présidence du "guerrier solitaire", "The Apprentice" nous donne à voir comment un homme aussi peu confiant et charismatique s'est bâti un empire financier conséquent.
Après "Titane", Palme d’Or en 2021, le Festival de Cannes présente un nouveau body horror bien saignant, "The Substance" réalisé par la française Coralie Fargeat. Un thriller féministe horriblement jouissif, traitant de notre rapport au corps, à l’apparence et à la célébrité, qui pimente enfin une Compétition jusqu’ici un peu lisse. Si le traitement, pas toujours subtil, de ces thématiques tombe dans une surenchère finale à rallonge, "The Substance" compose une œuvre singulière, dérangeante, dégoûtante, qui ne laissera personne indifférent.
En dehors de la Compétition, la section Un Certain Regard du Festival de Cannes met en lumière des films originaux réalisés par des cinéastes encore méconnus. Avec "My Sunshine", le japonais Hiroshi Okuyama, qui pourrait revendiquer l’héritage d’Hirokazu Kore-eda, nous fait découvrir un drame sensible inspiré de ses souvenirs d’enfance. En mettant en scène un duo de patineurs dans la fleur de l’âge, très différents mais unis dans la danse, il nous renvoie avec un brin de nostalgie aux sources de la jeunesse.
De son propre deuil, David Cronenberg revient sur la Croisette avec une œuvre on ne peut plus personnelle. La disparition de son épouse sept ans plus tôt semble encore le hanter et "Les linceuls" constitue pour lui une manière de lui rendre hommage, tout en laissant la porte ouverte au dialogue, même après la mort. Et malgré cet effort, le célèbre croque-mort du cinéma ne fait que brasser de l’air avec ses dialogues interminables, qui paralysent toute tentative d’immersion ou de communion avec son film.
Rares sont les films d'animation à fouler la Croisette. Cette année, nombre d'entre eux se partagent la lumière sur plusieurs sélections. "Flow" éblouit la sélection d'Un Certain Regard avec une épopée qui convoque un groupe d'animaux sur une arche de Noé. Une fresque sensorielle et minimaliste qui encense les valeurs de l’amitié, au détour d’un voyage éblouissant et hypnotisant.
Présenté Hors Compétition au Festival de Cannes, "Rumours" a déclenché, avec un style tout autre que "Le Deuxième Acte", de belles salves de rires sur la Croisette. Guy Maddin, Evan Johnson et Galen Johnson ont concocté un film complètement rocambolesque mêlant parodie des genres et satire politique acerbe. Un concept pour le moins aventureux, qui, malgré une introduction hilarante, se perd en chemin dans sa propre folie.
Certains vivent d’amour et d’eau fraîche, d’autres vivent plutôt d’alcool et de sexe, un parcours de vie qui mène nécessairement vers une impasse. Dans le cas des personnages déchus du film de Karim Aïnouz, le point de chute correspond au "Motel Destino", un love hotel où l’on feint de vivre le grand amour.
Le cinéma iranien est en plein essor et revient périodiquement dans les festivals internationaux depuis quelques décennies. On y découvre à chaque fois la société d'un pays gouverné par la peur, qui manque à ses devoirs envers ses citoyens et ampute tout élan artistique chez les cinéastes qui revendiquent leur liberté d'expression. "Les Graines du figuier sauvage" revient justement sur ces dysfonctionnements en suivant une famille unie, mais qui va peu à peu révéler des fêlures.
Fort d’un casting francophone XXL, "L’Amour ouf" est une ode aux premiers amours et à l’amitié. Quand tout va de travers dans la vie, mieux vaut prévenir que guérir. La prescription de Gilles Lellouche est une petite bulle solaire que se partagent deux individus que tout semble opposer, et sur deux époques distinctes. Malheureusement, les ficelles qui animent cette romance empêchent toute envolée lyrique.