Gerardmer2024-bilan
Il y a quelque chose, dans cette sélection 2024 de Gérardmer, qui rappelle Une saison en enfer, ce long poème en prose de Rimbaud : quelque chose de la quête désespérée, jusqu’au bout des ténèbres, d’une charité perdue : n’y a-t-il pas une espèce de solidarité autour du diable parmi les enfants d’Evil Lurks, d’un amour sacrificiel entre le croque-mort et sa morte-vivante dans The Funéral, d’un respect et d’une reconnaissance fondamentale entre Sara et le loup-garou dans Resvurgis, et d’un dévouement généreux à un projet plus grand que soi dans The Seeding ?
The-Sweet-East-Sean-Price-Williams-festival-deauville-2023
Troisième film en compétition au Festival de Deauville 2023, The sweet east trace le parcours initiatique, sous la forme d'un conte fantastique, d'une lycéenne en quête d'aventures. A l'image d'Alice aux pays des merveilles, la jeune fille rencontre au fil de son voyage des personnes atypiques et un monde américain moins visible et plus authentique. Le premier long-métrage de Sean Price Williams nous propose ainsi une belle virée au coeur de l'Amérique profonde.
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Porté par le cri incandescent de l’actrice Lubna Azabal, Amal, un esprit libre dénonce avec force les défaillances de tout un système éducatif impuissant face à l’intégrisme qui gangrène et fracture nos sociétés. Dans cette œuvre éminemment politique à l’actualité brûlante, Jawad Rhalib brosse le portrait enflammé d’une enseignante de littérature abattue par la radicalisation latente d'un groupe d'élèves et en rage contre l’inaction de son établissement. Tout comme son personnage-titre, le cinéaste belgo-marocain veut croire en les vertus citoyennes de l’école laïque, mais donne surtout à voir les solitudes, les anxiétés et les espoirs des jeunes, ces adultes en lointain devenir hélas livrés à eux-mêmes.
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Que dire d’autre si ce n’est que l’on l’attendait de pied ferme le nouveau film de Thierry Klifa qui n’avait pas tourné depuis bientôt dix ans. Il est l’auteur d’un carré d'as de mélodrames majoritairement de très grande qualité: Une vie à t’attendre, Le Héros de la famille, Les yeux de sa mère et Tout nous sépare. Ces films regroupaient le gratin du cinéma français, même si tous les publics n’y ont pas forcément adhéré à cause de leur classicisme pourtant assumé. Il revient cette fois avec une comédie mêlant romantisme et fantaisie tout en lorgnant un tantinet sur le cinéma de Pierre Salvadori. Sauf que la sauce ne prend pas en dépit d’un nouveau casting quatre étoiles alléchant. En effet, le rire est triste ici et le tout frôle parfois le ridicule et l’improbable malgré quelques bonnes séquences.
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Coupez ! est une oeuvre (d)étonnante. Les premières minutes du film en déconcerteront plus d'un.e tant Michel Hazanavicius s'ingénie à brouiller les pistes entre réalité et fiction. Le cinéaste propose en somme une adaptation comiquement barrée de Ne Coupez Pas ! en s'offrant le luxe de proposer un remake réussi non dépourvu de réflexion philosophique.
À l'occasion du Festival Séries Mania, le président du jury, David Chase - le brillant créateur d'Almost Grown et d'une des plus grandes œuvres télévisuelles existantes, The Sopranos, ou encore le cinéaste de l'émouvant et beau Not Fade Away - a eu le droit à sa masterclass. Une rencontre d'une heure trente animée par Olivier Joyard des Inrockuptibles.