"Regarde ce que tu vaux aux yeux de ton paternel !"
Cycle Obsessions
Cycle Obsessions
Le Mag du Ciné vous propose une plongée au cœur des tourments humains. Découvrez comment le septième art explore et met en scène la nature dévorante et destructrice de l’obsession. Des battements effrénés de Whiplash à la vertigineuse descente aux enfers de Vertigo, en passant par les horreurs hypnotisantes de Requiem for a Dream et les pas de danse funestes de Black Swan, de nombreux films nous emportent dans un tourbillon émotionnel étourdissant.
Deep end de Jerzy Skolimowski est un tournant essentiel de la carrière du cinéaste polonais. Sur fond d’analyse d’une société en pleine mutation, il fait le récit des débuts chaotiques, puisque obsessionnels, d’un jeune homme dans la vie adulte sexuelle.
Le Prestige, tour de passe-passe cinéphile, donne à voir la nature destructrice de l'obsession. Le film de Christopher Nolan voit s'affronter deux prestidigitateurs, investis corps et âme pour créer le meilleur tour de magie. Une course à l'invention, à l'innovation, en recherche effreinée du spectacle parfait, dont le coût iniminaginable dépasse ce que l'on est. Secrets, mensonges, trahisons, voilà l'amère contrepartie d'une vie de magicien, une vie vouée à la représentation qui ne doit révéler aucune part de son mystère, même dans les cercles les plus intimes.
Juillet 1942. Robert Klein est un marchand d’art parisien qui profite de l’Occupation pour s’enrichir sur le dos de Juifs contraints de revendre les œuvres d’art qu’ils possèdent à bas prix. Un jour, il reçoit un exemplaire à son nom d’Information Juive. Et s'il était en fait juif ? S'enclenche le récit d'une obsession qui mènera à la mort, celle de l'autre au cœur de soi.
Vous ne désirez que moi, soit la relation de Yann Andréa avec Marguerite Duras qui "ne lui laisse plus aucune liberté, il doit mettre les mots sur ce qui l’enchante et le torture". Ce motif d'un amour qui consume mais qui s'avère trop essentiel à celui qui le vit pour être totalement détruit, est aussi un motif présent dans toute l'œuvre de l'écrivaine. L'obsession pour la fin, la mort est récurrente dans ses écrits comme dans ses œuvres de cinéma. Le récit de Yann Andréa filmé par Claire Simon est donc l'occasion idéale de parler de l'obsession durasienne dans le cadre de notre cycle sur les obsessions au cinéma.
Un Thriller psychologique indien nous fait suivre la destruction psychologique d'un jeune homme qui a fait de son idole du cinéma sa raison de vivre. Construit en deux parties il nous présente les deux versants de l'obsession: d'abord l'amour fusionnel puis le rejet mortifère.
Pureté, Séduction, Réussite, à chacun la sienne pour arriver à une seule chose: la perfection.
Alors que #MeToo est devenu un véritable phénomène de société, pour le meilleur et pour le pire, la condamnation de certains comportements outranciers envers les femmes au cinéma ne date pas d’hier. Violence, viol, soumission sont, bien que moins qu’aujourd’hui, mis sur la table afin d’exposer toute leur dégueulasserie aux yeux de tous. Et en cela, Répulsion est un pionnier du genre.
Archétype de la femme fatale, séduisante, idéale et inaccessible, Laura sacralise l’entrée d’Otto Preminger à la Twentieth Century Fox, et donc à Hollywood. Son héroïne devient à la fois le fantasme des hommes qui s’en approche et un double spirituel du cinéaste autrichien, qui évoque sa « seconde naissance ». Au carrefour du rêve et de la réalité, de la vie en opposition à la mort, ce mythique film noir regorge d’individus et de thématiques qui tournent à l’obsession.
Avec Crossing Guard, Sean Penn filme le phénomène de l’obsession à travers le personnage de Freddy Gale, interprété par Jack Nicholson, à la fois sur le plan psychologique mais aussi pratique, en mettant en avant les répercussions dans sa vie personnelle, professionnelle, sentimentale ou familiale. Une plaie béante n’arrive pas à se cicatriser. La vengeance est vue comme l’ultime échappatoire.
En 2014, Damien Chazelle invite l'obsession à l'écran en adaptant son Whiplash en long-métrage. Il nous offre dès lors une magnifique représentation de la passion à double tranchant, celle qui habite, qui possède presque, jusqu'à en devenir destructrice.
Pour le septième des arts, l'obsession est souvent bien plus qu'un simple trait de caractère ; c'est un protagoniste à part entière qui façonne l'intrigue et définit les personnages. La mise en scène, vaste et complexe langage visuel, donne vie aux motifs obsédants à travers une pluralité de dispositifs allant du travelling compensé aux jeux de couleurs ou de reflets. Sous la lentille du cinéma, l'obsession est mieux qu'ailleurs mise à nu, dévoilée dans son essence même, sa beauté terrifiante et son pouvoir destructeur.