« Carte blanche » est un espace d’expression sans rivages : chaque rédacteur y aborde ce qu’il veut avec le ton qui lui plaît.
De véritables déclarations d’amour au Portrait de la jeune fille en feu de Céline Sciamma en passant par les livres de Jules Verne ou encore le poétique Aurélien de Louis Aragon qui ont façonné notre culture, les rédacteurs y livrent leurs humeurs, leur colère, leurs coups de cœur ou bien de sang quant aux films de Lars Von Trier ou encore Quentin Tarantino. Qu’ils traitent d’un sujet d’actualité ou d’un vieux dossier poussiéreux. Ils le font avec une liberté de ton absolu. Et ça n’engage qu’eux.
Réalisé avec un budget minimal, "Blue Jay" fait partie de ce cinéma des bonnes surprises. Subtilité, fraicheur, casting minimal, intimité retrouvée, le tout dans un contexte de comédie romantique qui déjoue les codes du genre.
Satire du milieu du cinéma et surtout hommage infini au charisme des acteurs, Dupieux offre son film le plus recueilli et sombre, le plus funambule et ambivalent. Un précipité metaphysico-ironique des symptômes d’époque.
Dans France Bruno Dumont livre une œuvre cynique et somptueuse, furieusement libre et inclassable. Réflexion sur le mal tout autant qu'œuvre d'art contemplative et picturale absolue.
Toute la généalogie de l'affaire Godrèche-Jacquot nous enseigne à quel point une volonté sous emprise est dépossédée, attaquée en son centre vital, à quel point nous pouvons croire vouloir alors même que notre discernement est totalement absent. Tout le cas Judith tend à la société un miroir des mystifications du vouloir, une dissection de la fabrique de la perversion: Agir COMME SI NOUS LE VOULIONS!
Hirokazu Kore-Eda a reçu le prix du scénario au festival de Cannes en 2023. Il a en effet conçu L'innocence (ou Monster lors de sa première présentation mondiale) pour mieux nous tromper. On pense d'emblée que le réalisateur de l'enfance joyeuse et lumineuse a basculé du côté de Haneke et ses enfants inquiétants dans Le Ruban Blanc ou encore lorgne du côté des vampires adolescents stylisés à la Morse. C'est alors qu'un véritable puzzle se met en place, pour reconstituer ce qu'il reste encore d'innocence dans l'enfance.
Nous prenons la parole aujourd’hui pour interroger la vindicte dont fait l’objet un homme. Nous ne sommes pas juristes, ni victimes, ni techniciens de plateau, ni producteurs, ni amis ou ennemis de Depardieu. Ou plutôt nous sommes tout cela. Co- actifs et responsables. Nous sommes au milieu de l’opinion publique qui le met à mort symboliquement et nous nous interrogeons.
Radiographie de la France post-covid, Une année difficile ne choisit pas la gravité. Le nouveau film de Toledano-Nakache oscille entre une peinture légère et parodique des mouvements d'intervention écolos, et une introspection plus aride et seulement esquissée de ses personnages.
Plus d’un siècle après le naufrage du RMS Titanic, que reste-t-il à remonter de cette épave ? Que peuvent bien raconter les fantômes qui sommeillent à son bord ? 10 ans après la mise en boîte de ce documentaire, les images de James Cameron continuent de fasciner et d’interroger cette fatalité qui a foudroyé le monde en l’espace d’une nuit.
Conte de Noël captivant, mélange bien dosé de magie et de réalisme, Le pupille est le dernier court-métrage d’Alice Rohrwacher. A travers une œuvre à l’esthétique soignée, la réalisatrice suit le quotidien d’orphelines élevées par des sœurs en pleine Italie mussolinienne.
Dans un film habité et glamour, Maïwenn réussit le tour de force de rendre fluide, ardent et désirable le genre du film d’époque. Jeanne du Barry, le nouvel opus de Maïwenn retraçant l’ascension d’une femme de la plèbe en favorite de Louis XV, irradie de souffle romantique et de liberté sauvage.